Le cours ancien de l'AdourAu temps où l'Adour se jetait dans l'océan à Capbreton puis à Port d'Albret (Vieux Boucau), il traversait le territoire actuel de la commune d'Ondres. Pendant plusieurs siècles Ondres s'est donc trouvée au bord de l'Adour.


L'ADOUR FLEUVE VAGABOND

Les évolutions du cours de l'Adour

    
Son cours actuel est orienté successivement vers le nord, l'ouest, le sud, puis l'ouest, mais il a souvent varié pendant la période géologique récente (quaternaire) en raison des variations du niveau marin et de l'édification du cordon dunaire. Ondres, au bord de l'Adour
Sur la période historique les évolutions de l'embouchure de l'Adour jusqu'à son détournement par Louis de Foix ne sont pas connues avec précision, en l'absence de cartographie précise.
La plupart des auteurs situent l'embouchure à Capbreton jusque vers 1310, date à laquelle plusieurs tempêtes auraient obstrué le port de Capbreton, provoquant des inondations à Bayonne et un déplacement de l'embouchure à Port d'Albret (Vieux Boucau).

 

                               L'Adour aujourd'hui    

Long de 321 km (5ème fleuve de France), il est alimenté par trois sources principales, situées dans les Pyrénées, à 2000 m environ : l'Adour de Gripp (ou de La Mongie), l'Adour de Payolle (massif de l'Arbizon) et l'Adour de Lespone (massif du Néouvielle : Lac Bleu).
Après un cours torrentiel jusqu'à Tarbes, il devient fleuve de plaine et comporte de nombreux méandres,puis se termine en cours maritime (les marées remontent jusqu'à Dax, et même Tartas par fortes marées).
L'Adour et ses affluents    


Le bassin de l'Adour


Alimenté à la fois par les pluies et la fonte des neiges, l'Adour connaît régulièrement des crues importantes.
Ses principaux affluents sont la Midouze, le Luy, les Gaves de Pau et d'Oloron réunis, la Bidouze, la Nive.
L'Adour prend sa source dans les Hautes pyrénées, après un cours passage dans le Gers il entre dans les Landes à Aire sur Adour, traverse le département, sert de limite aux départements des Landes et des Pyrénées Atlantiques depuis Port de Lanne (Bec du Gave) jusqu'aux environs de Bayonne. Il termine son cours dans les Pyrénées Atlantiques, de Bayonne à l'embouchure de la Barre.

 

 

 

L'Adour à Aire sur AdourL'Adour à Grenade sur AdourL'Adour à Saint Sever      

 

 L'Adour à SaubusseLe Bec du Gave, confluent de l'Adour et des Gaves RéunisL'Adour à Bayonne

 LES SOURCES DE L'ADOUR (Hautes Pyrénées)

L'Adour de PayolleL'Adour de LesponneL'Adour de Gripp 

 LE DETOURNEMENT DE L'ADOUR

L'embouchure à Capbreton assurait la prospérité des deux ports (Capbreton et Bayonne).
Bayonne considérant depuis le moyen âge que l'Adour dépend de sa juridiction depuis Hourgave jusqu'à l'embouchure, contrôlait le commerce et percevait des taxes sur toutes les marchandises embarquées et débarquées au port de Capbreton.
Après le déplacement de l'embouchure à Port d'Albret, les Bayonnais revendiquent les mêmes droits sur l'activité du nouveau port. Il s'en suivit de nombreux conflits entre Landais et Bayonnais.
De plus, les conditions de navigation entre Bayonne et Port d'Albret deviennent de plus en plus difficiles (ensablement du lit de l'Adour). Les Bayonnais commencèrent donc à étudier un projet d'embouchure au droit de Bayonne, et après deux enquêtes, le roi Charles IX décide le détournement de l'Adour.
Les travaux commencent en 1566 par un barrage au Trossoat. Une tranchée est ouverte vers la mer, mais le barrage est insuffisant pour empêcher les eaux de suivre le cours du fleuve. En 1572, le roi Charles IX confie par contrat à l'ingénieur Louis de Foix la réalisation de « la fermeture de la rivière sur 150 toises (290 mètres), le creusement d'un canal de 900 toises (1800 mètres) ». La largeur prévue pour ce canal est de 12 mètres, le coût estimé à 100.000 livres.
Après des travaux difficiles (ruptures de la digue, inondation de Bayonne et des alentours), grâce à une crue soudaine, la nouvelle embouchure est ouverte le 28 octobre 1578.

Embouchure actuelle à la BarreLe TrossoatStèle du Trossoat  (Commémoration du détournement)

                                                                                                               

Dès la fin du XVII ème siècle, sous l'action des courants marins, l'embouchure s'est déplacée de 600 mètres vers le sud. De nombreux travaux d'endiguement des deux rives ont été nécessaires pour la maintenir à l'emplacement actuel : digue en bois de Ferry, puis digues en maçonnerie pour remplacer les digues de Foix et de Ferry. En 1814, l'embouchure se situe à la Chambre d'Amour, de nouvelles digues seront construites plus prés de la mer à la fin du XIX ème , de façon à la ramener à la Barre.
Le maintien de l'embouchure actuelle nécessite des travaux réguliers de dragage et d'entretien des digues.

Le détournement de l'Adour - TVPI (mai 2016)

       

LIMITE OUEST DE LA COMMUNE D'ONDRES


Avant la création des départements, les limites de la paroisse, autrefois unité administrative, avec les localités voisines (Labenne, Saint Martin de Seignanx et Tarnos) sont connues des propriétaires de parcelles limitrophes, même si elles sont peu précisées dans les actes.
Par contre, du côté de l'océan, il y a peu d'informations sur les limites ouest de la commune d'Ondres.
Dès le moyen âge les Bayonnais revendiquent la juridiction sur la Punte (bande de terre entre l'Adour et l'océan, appartenant à la paroisse d'Anglet), le lit et les rives du fleuve. Malgré leurs efforts la rive droite demeura dans le Seignanx, comme les bourgs de Saint Esprit et Saint Etienne-Arribe-Labour, sous la juridiction du roi-duc d'Aquitaine, jusqu'au début du XIVème siècle.
En 1566 l'édit de Moulins précise que les limites d'Ondres, dans la baronnie de Seignanx, étaient constituées par la rive droite de l'Adour, et confirme que "les cours d'eau sont inaliénables, relevant du domaine du roi." Pourtant, même après le détournement de l'embouchure, Bayonne revendique encore la propriété de l'ancien lit de l'Adour.
A la création des départements en 1790, l'océan devient la limite ouest de la commune, fixée définitivement à l'établissement du cadastre d'Ondres, en 1826.

 

PROJET DE CANAL MARITIME DE L'ADOUR A CAPBRETON

Le souvenir du passage de l'Adour le long des côtes landaises est resté bien présent dans la population. L'ancien lit a été maintenu par la marée, à partir de Capbreton et Vieux Boucau comme en témoignent des cartes de 1610 et 1670.
Le lac d'Hossegor, apparu vers 1630-1660, est une trace de l'ancien lit de l'Adour.
Sur une carte de Nicolas de Fer (début XVIII ème), le lit de l'Adour n'existe plus de façon continue, mais il reste un chapelet de lacs. L'ancien lit de l'Adour est également tracé sur une carte de 1778, conservée à la Bibliothèque de Bayonne, et qui représente avec précision la côte d'Hendaye à Messanges. Enfin, la carte de Cassini, réalisée à partir de relevés sur le terrain effectués entre 1768 et 1771, comporte elle aussi le tracé de l'ancien lit ( cartes anciennes ).
Les Landais ont conservé longtemps l'espoir de retrouver le fleuve détourné par les Bayonnais. Le déclin de l'activité des ports de Capbreton et Vieux Boucau, les travaux importants nécessités par le maintien de l'embouchure à la Barre, ont encouragé la rédaction de plusieurs projets de rétablissement du cours ancien.

Un premier projet fut présenté par l'Abbé Puyol, soutenu par Napoléon III, puis abandonné.
Puis l'ingénieur Maignon de Roques proposa la construction d'un canal maritime de Boucau à Capbreton, laissant les deux embouchures à la Barre et Capbreton. Son projet à visée essentiellement commerciale, très technique, avait le soutien des ingénieurs. Il fut discuté par les Conseils Municipaux des villes concernées.
Le Conseil Municipal de la Commune d'Ondres, réuni en séance extraordinaire le 29 mars 1875, donne un avis favorable au projet de M. Maignon de Roques, à la seule condition qu'un bac permette à toute heure aux habitants de la commune d'accéder à la forêt communale située entre le canal et l'océan, où ils puisaient "leur bois de chauffage, l'engrais de leurs terres, l'existence de leur bétail (ajonc épineux et pâturages)".

Enfin, s'appuyant sur les deux premiers projets, Eugène Rodolphe proposa à son tour la construction d'un canal de dérivation de l'Adour de Bayonne à Capbreton, long de 16 Km, situé un peu plus à l'ouest que le tracé ancien du fleuve dans sa partie sud. Il prévoyait de développer un petit port de guerre sur Capbreton.
Ces différents projets seront tous abandonnés à la chute de l'Empire.

Tableau d'E.Rodolphe 

 

Le projet d'E.Rodolphe, dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque de Bayonne, comportait un tableau représentant la côte entre Boucau et Capbreton, et le tracé du futur canal.
Ce tableau, exposé au Musée Basque de Bayonne, constitue une description géographique très précise du littoral landais de cette époque (1873-1875). On y distingue la voie ferrée (le train est arrivé à Saint Esprit en 1855), le marais d'Orx, les vignes sur les dunes d'Anglet et de Capbreton, le pignada sur la dune littorale déjà fixée.
La commune d'Ondres y est reconnaissable: bourg, château, lacs d'Yrieux, Garros, Turc.

 

QUAND L'ADOUR PASSAIT A ONDRES

Couralin sur le Lac du Turc

Couralin sur le Lac du Turc

 

Pour les Journées du patrimoine 2005, le Seignanx avait choisi le thème: Ondres sur l'Adour. Après une randonnée à pied sur le tracé probable de l'ancien lit de l'Adour, de la Cale du Boucau (Trossoat) au lac du Turc à Ondres, repas et animations se sont déroulées au bord du lac.

Ce fût l'occasion d'y voir naviguer un couralin comme ceux qu'utilisaient les pêcheurs sur l'Adour autrefois, et que les Ondrais pouvaient voir passer quand l'Adour se jetait dans l'océan à Capbreton ou Port d'Albret.