La dune constitue, en bordure de l'océan Atlantique, la limite ouest de la commune d'Ondres. Elle est longue de 2km, et large de 200m environ.
Bien qu'il s'agisse d'un paysage commun à tout le littoral aquitain, la dune d'Ondres est un milieu que l'on peut considérer comme proche de l'état naturel, alors qu'au nord de Capbreton la dune littorale a été créée (au début du XIXème siècle) pour protéger l'arrière pays de l'ensablement.
LA VIE SUR LA DUNE :
La dune est un milieu difficile (sel, sable, vent, variations de l'humidité et des températures, pauvreté du sol, intervention de l'homme) mais de nombreuses espèces ont su s'adapter pour y vivre.
La flore et la faune s'organisent en bandes parallèles à la côte, en fonction de la variation des conditions de vie liée à la distance de l'océan.
Sur la dune mobile (dune vive et dune semi-fixée) on trouve le plus fréquemment l'Euphorbe maritime, le Panicaut de mer, le Liseron des sables, l'Epervière laineuse, mais aussi l'Astragale de Bayonne, la Silène de Thore, le Diotis maritime.
La dune fixée (dune grise et lette grise) est peuplée par le Carex des sables, le Gaillet, le Lis mathiole, le Sédum acre, l'Oeillet des dunes, le Serpollet, l'Immortelle des dunes, l'Alysson des sables.
Le lis mathiole (Pancratium maritimum) est une plante présente sur les dunes du littoral aquitain, mais qui est en régression à cause de l'urbanisation et de la cueillette. Il en reste toutefois plusieurs stations de quelques pieds sur la dune d'Ondres. Il fleurit en juillet et août.
A la fin du XVIII éme siècle, Dominique Grandferry, propriétaire du Château de La Roque à Ondres, obtient une concession sur les dunes de Tarnos, pour y mener des essais de fixation des sables par la plantation de "narcisses de mer ou pancratium", c'est à dire de lis mathiole.
Ces essais sont probablement à l'origine de l'importante colonie de cette plante que l'on peut encore voir sur la dune de Tarnos.
De nombreux insectes vivent sur la dune : la Nébrie des sables, le Fourmilion, l'Oedipoda(petit criquet à ailes rouges). On y trouve aussi le Theba pisana, petit escargot vivant en colonies, et le lézard ocellé.
Le lézard ocellé est présent en plusieurs endroits du littoral landais. Il est signalé à Ondres, mais il y est très discret (photographié à Tarnos).
La frange forestière est une zone de transition entre la dune et la forêt. Les végétaux qui la constituent, arbustes ou arbres nanifiés et torturés, servent de protection à la forêt qui peut se développer à l'abri du vent et des embruns. De nombreuses espèces animales y vivent (petits mammifères,oiseaux). La flore de la frange forestière comprend principalement le Ciste à feuille de sauge, la Bruyère à balais, l'Ajonc d'Europe, le Genêt à balais, le Chêne-liège, le Pin maritime.
LA DUNE : UN MILIEU A PROTEGER
* De l'action du vent et de l'océan
Au cours des 50 dernières années, la dune a reculé à Ondres de 25 à 30 m.
Pour ralentir cette avancée, des travaux de maintien sont réalisés régulièrement: le profil dunaire est redessiné en cassant les petites falaises de sable qui se sont formées, de façon à rétablir une pente arrondie, de 30% environ. La dune blanche est plantée d'oyat ou gourbet (Ammophila arenaria) et de chiendent des sables (Agropyron), qui en fixant le sable, limiteront la dégradation de la dune.
* De l'activité humaine
Le piétinement détruit les plantes qui fixent le sable : la circulation est donc interdite sur la dune aux piétons, chevaux et engins motorisés, et une clôture a été installée après les tempêtes de 2014 pour en fermer l'accès.
La flore strictement dunaire est constituée, dans le sud des Landes, d'une quarantaine d'espèces. 8 d'entre-elles sont endémiques, 12 sont protégées sur le plan national, plusieurs sont en cours de protection au niveau régional (dont le Lis mathiole et la Silène de thore).
LA FORMATION DU LITTORAL LANDAIS :
Les Landes constituent la plaine sablonneuse la plus vaste de France. Dès l'ère tertiaire s'y sont répandus des dépôts de sables, de graviers, d'argiles ou de calcaires. Mais leur formation, telles qu'elles apparaissent aujourd'hui, remonte à l'ère quaternaire.
· Au pléistocène, il y a plus de 100 000 ans, une grande glaciation a provoqué la baisse des océans d'une centaine de mètres: le rivage a reculé à 60 km de la côte actuelle. Les rivières ont déposé sur la plate-forme continentale des masses de sables et graviers provenant de l'érosion du massif pyrénéen.
· Il y a 18 000 ans environ, la fin de la dernière glaciation a entraîné la remontée des océans. Les sables accumulés sont remaniés par les vagues et les forts vents d'ouest. Ils sont transportés vers l'intérieur des terres et nivellent le plateau landais.
· Vers -9 000 ans une période sèche et ventée favorise la constitution de dunes continentales. Puis des deltas se forment à l'embouchure des fleuves.
· Vers -5 000 ans apparaissent des dunes côtières paraboliques (" montagnes ").
· Entre -100 et +500 ans se constitue une autre génération de dunes côtières très mobiles : les barkhanes. Ces mouvements dunaires, en obstruant les deltas, ont entraîné la formation de certains étangs littoraux comme le lac d'Yrieux et le marais d'Orx.
· A partir du moyen-âge, les sables ont de nouveau progressé vers l'intérieur des terres, et au XVIIIème siècle la fixation des dunes deviendra un enjeu pour la survie du Littoral.
La fixation des dunes avant la Révolution :
Dès le XIVème siècle les populations littorales avaient expérimenté localement l'utilisation des semis de pins et de gourbet pour protéger l'embouchure des fleuves côtiers de l'envahissement des sables.
La plantation de vignes sur le littoral du sud des Landes était aussi un moyen de fixer les dunes à proximité des trois embouchures successives de l'Adour.
Vers 1760 d'autres expérimentations furent menées avec succès par les frères Desbiey (semis de pins mélangés à des genêts et ajoncs). Charlevoix, Baron de Villers, Ingénieur de la Marine, avançait vers 1780 les principes de fixation des dunes en s'inspirant des expériences prédédentes.
La fixation des dunes à partir du XIXème siècle :
En 1801, une commission des dunes, présidée par Nicolas Brémontier, est chargée de mettre en oeuvre les travaux : pose de cordons de branches tressées (défilements), délimitant des semis de pins, de genêts, d'ajoncs, de chênes, de gourbet.
A partir de 1825, Goury, ingénieur en chef du Corps Royal des Ponts et Chaussées, reprend les techniques proposées par Charlevoix : palissades en planches, plantation et semis de gourbet.
La fixation de la dune littorale est confortée par le développement et le maintien de la forêt de pins maritimes en arrière dune.