LA DANSE TRADITIONNELLE GASCONNE

La danse traditionnelle gasconne était encore bien présente dans les Landes, au moment où Félix ARNAUDIN en a réalisé l'étude et la description (fin du XIXème siècle et début du XXème), mais elle était menacée de disparition.

La première Salle des Fêtes d'OndresLes collectages réalisés à partir de 1970 concernent surtout l'intérieur des Landes, et les témoignages sont peu nombreux sur les traditions de danse sur la côte landaise.
Toutefois une Ondraise racontant à sa nièce des souvenirs de jeunesse datant de 1900 à 1930, lui disait que la danse était une distraction appréciée.
On dansait alors à Ondres le rondeau, les scottishes et les mazurkas, mais aussi la ronde Yam Petit. Les occasions de danser étaient nombreuses : les noces, les fêtes patronales, le carnaval, la maïade, la Saint Jean, le 14 juillet.
Ces bals se déroulaient dans les " bistrots ", en particulier chez CAZENAVE (épicerie/buvette située à l'angle de la route de Beyres et du chemin de Piron), jusqu'à la construction de la Salle des Fêtes.

 

La construction d'une salle de danse sur la place fut proposée par Richard Feuillet en 1923. A l'origine constituée d'un toit reposant sur des poteaux, elle fut fermée sur les quatre côtés en 1940 pour y loger des réfugiés de l'exode. Cette salle a été démolie en 1991 pour construire les logements et les commerces qui bordent actuellement la place du marché (place Richard Feuillet).

Rondeaux et congos

Le rondeau a été longtemps la danse la plus prisée dans les Landes, qu'il s'agisse de la forme fermée ou de la forme ouverte, qui se pratiquait en courtes chaînes ou en couples formant un cercle. On en trouve de nombreuses variations, selon les villages ou l'improvisation des danseurs.
Le congo, négligé par Arnaudin dans ses études, était pourtant très apprécié. Probablement issu des contredanses, il se danse par quatre (deux couples se faisant face).

Polkas, valses, scottishes et mazurkas

Ces danses en couples sont d'introduction plus récente dans la tradition gasconne (1850 environ). Sans doute ramenées en France par les campagnes napoléoniennes, et très pratiquées alors dans les villes, elles ont été intégrées à leur répertoire par les villageois landais.

Le rondeau dans les Landes, carte postale ancienneFélix ARNAUDIN : le rondeau dans les Landes

" Le rondeau était, il y a trente ou quarante ans encore, la seule danse populaire dans la plus grande partie de nos villages landais…
Il y a à distinguer deux sortes principales de rondeau : le rondeau fermé (ronda barrada) et le rondeau ouvert (ronda aubèrta o trencada).
Le premier, qui est la danse en rond ordinaire connue en tous pays, ne s'exécute presque jamais qu'à l'aide de chansons.
Dans le second, qui s'accommode indifféremment des chansons ou du son des instruments, la chaîne, dénouée, est conduite par l'un des danseurs (lo qui mia), et sauf quelques cas spéciaux, c'est presque toujours à un homme que ce rôle est dévolu. Fréquemment on se sépare en plusieurs chaînes distinctes formant autant de demi-cercles concentriques.
C'est par les femmes, en l'absence d'instruments, que le chant est habituellement conduit.


Félix ARNAUDIN (1844-1921) :
Surtout connu pour les nombreuses photographies qu'il a réalisées sur la grande lande, il s'est attaché à recueillir tous les témoignages de la culture gasconne dans les Landes, langue, chant, danse, instruments de musique. Il est l'auteur des Chants populaires de la Grande Lande et des régions voisines (1912).

Les musiciens du groupe Gatemina (2002)

Rondeau à deux

 

Depuis plusieurs années l'association ondraise ECLAT travaille à rétablir cette tradition de danse gasconne à Ondres (bal mensuel sur la place du marché avec le groupe Gatemina, ateliers de danse).

 

 

 

Les musiciens du groupe Gatemina (2011)

Rondeau en chaîne

 

 

 

 

 

 

 

LES INSTRUMENTS DE MUSIQUE TRADITIONNELS EN GASCOGNE

Le violon (vriolon):
Joué dans le Béarn depuis le XVIIème siècle, il semble d'introduction plus récente dans les Landes (1850 environ).

La flûte (flauta, flabuta, hlauta, bistanflûte, chirula) :
C'est une flûte en buis munie d'un sifflet et percée de trois trous. Cet instrument est très anciennement implanté dans la région (des flûtes en os néolithiques ont été retrouvées dans les grottes d'Oxocellaya au Pays Basque).
Le tambourin (tamborin, timpanon, tonton, tamboria et soïna au Pays Basque):
Il est constitué d'une caisse et d'une table en bois d'érable ou de fruitier, et de cinq à sept cordes frappées à la fois à l'aide d'un bâton (lo pimbo).

La cornemuse landaise (boha, bohaussac):
Elle s'apparente plus aux cornemuses d'Europe Centrale qu'aux autres cornemuses connues en France. Elle était surtout jouée dans la zone recouverte par la forêt landaise.

La chalemine (tchalemina) :
L'instrument se compose d'une anche en roseau ou en plume d'oie, d'un tube de bois (buis ou sureau) percé de six à huit trous, et d'un pavillon de corne. Il était joué dans la même région que la cornemuse.

Le clari (claron) :
Il s'agit d'un hautbois rustique, avec un corps en buis ou en hêtre et une anche en sureau, roseau ou plume d'aigle ou d'oie.

La vielle à roue (sonsaina, sonsèna):
Jouée dans l'Europe entière, elle était utilisée pour les bals et noces dans les landes, particulièrement entre les deux guerres.

L'accordéon diatonique (acordeon diatonic):
Répandu dans la région à partir de la fin du XIXème siècle, et utilisé essentiellement pour la danse, il est très rapidement devenu populaire.
Il a été critiqué sévèrement par Félix Arnaudin qui lui reprochait d'avoir favorisé le déclin des instruments plus traditionnels.

Violon

Flûte, tambourin

Cornemuse landaise

Accordéon diatonique