La maison landaise traditionnelle est constituée de pans de bois et de torchis. Ces constructions, peu durables, devaient être régulièrement consolidées, elles ont pratiquement toutes disparues à Ondres au milieu du XXème siècle. A partir de la fin du XIXème siècle, les familles aisées, bourgeoises, ont commencé à faire construire des maisons plus cossues, où la pierre, le laitier, le béton, ont remplacé le bois et le torchis.
Charpentiers
Les maisons anciennes étant principalement constituées de bois, les charpentiers étaient nombreux à Ondres, où plusieurs familles se sont consacrées à cette occupation de génération en génération.
Ils étaient souvent le maître d'oeuvre du chantier, bâtissant sur des fondations sommaires les pans de bois qui constituaient l'ossature de la maison et servaient à la fixation du torchis, construisant la charpente et réalisant la couverture. Leurs savoir-faire étaient importants, transmis oralement pour la plupart (certains savaient à peine lire couramment), acquis le plus souvent par le compagnonnage.
Munis d'un niveau et d'un fil à plomb spécial, ils utilisaient des bois souvent tordus, mal équarris, qu'ils alignaient à leurs points de jonction, suivant une tradition déjà établie par les Gaulois. Ils savaient faire travailler le bois à la compression, et non à la traction, souvent à la flexion. Ils se livraient ainsi à des découpes minutieuses, faites à même le sol, qu'ils ajustaient ensuite sur place, au montage, sans retouche.
Ils utilisaient pour cela plusieurs outils: tarière, bédane, scie, bisaiguë, rabots, varlope, bouvet et herminette. Ils avaient aussi de longs crayons rouges à mine noire, de section rectangulaire, qui permettaient le tracé précis des coupes à obtenir, selon l'inclinaison qu'on leur donnait, pour tenir compte des irrégularités de préparation des pièces de bois.
Les charpentiers étaient autrefois couvreurs, souvent menuisiers, souvent aussi peintres des parties d'ouvrage qu'ils avaient fabriquées.
Maçons:
Dans l'architecture traditionnelle, ils intervenaient après les charpentiers pour garnir les pans de bois avec le torchis (mélange de paille et de terre). Leur métier a pris de l'importance avec les constructions plus modernes: ils pratiquaient le limousinage des pierres, parfois apparentes, souvent crépies. Plus tard, ils utilisèrent les parpaings de laitier puis de béton, ou même des coffrages, dits banches, entre lesquels on disposait du laitier de hauts-fourneaux. Ils posaient également les carrelages et peignaient les murs qu'ils avaient élevés.
Menuisiers:
Ce métier est apparu à Ondres un peu plus tardivement que les précédents (début du XXème siècle), puisque les charpentiers réalisaient eux-mêmes jusque là les travaux de menuiserie. Ils réalisaient les portes et fenêtres, mais certains étaient également menuisiers en meubles, ou même pratiquaient l'ébénisterie.
Autres artisans du bâtiment:
Les autres métiers du bâtiment se sont installés à Ondres au XXème siècle: un zingueur au début du siècle, un électricien et un peintre après la deuxième guerre mondiale.
Puis sont apparues de nouvelles spécialités: plombier, chauffagiste, installateur de cuisines...
Maisons traditionnelles sur l'airial de Marquèze :
LES METIERS DE LA FORGE
Le métier de forgeron est probablement un des plus anciens exercés à Ondres. Le dernier a cessé son activité dans la deuxième moitié du XXème siècle.
Les éléments principaux de la forge, installée dans le bourg, étaient le foyer, ou le feu était activé par un soufflet en cuir et en bois actionné à la main, et l'enclume.
Le fer, livré en barres, était plongé dans les charbons du foyer, et commençait à rougir. Le forgeron le sortait du feu au moyen d'une de ses nombreuses pinces, puis il le maintenait sur l'enclume et le frappait au marteau pour lui donner la forme appropriée.
Outre les pinces de différentes sortes, son outillage se composait d'étaux, de masses et marteaux de taille variées, à tête ronde ou plate, de tenailles, ciseaux, poinçons, tranches, chasses, étampes et limes.
Le forgeron était avant tout fabriquant d'outil, pour les autres artisans et les agriculteurs. Il pouvait aussi assurer pour le charron le cerclage des roues.
Le maréchal-ferrant:
Les transports de toute nature ont fait appel, pendant des siècles, à des véhicules tractés par des animaux. Ces derniers, en particulier les chevaux, les ânes et les mulets, devaient être régulièrement confiés aux soins du maréchal-ferrant, pour remplacer les fers leur permettant de circuler sur les routes empierrées. Il y eut donc à Ondres un atelier de maréchal-ferrant, dont la clientèle s'étendait à Tarnos, Labenne et Saint Martin de Seignanx. Cet atelier, situé au bord de la route nationale, comprenait une forge équipée d'un soufflet, une enclume, toute une série d'outils: tenailles, marteaux, ciseaux, tondeuses et chasse-mouches, en crin. Aux murs étaient accrochées des barres de métal en attente d'emploi, les lopins, des fers neufs de toutes formes et dimensions.
Les animaux étaient amenés à l'atelier où, après une mise en confiance, le maréchal-ferrant, protégé par un long tablier en cuir, procédait au ferrage des quatre membres successivement. Un aide, ou parfois le propriétaire de l'animal, s'occupait de tenir la jambe repliée.
Le travail commençait par la dépose du vieux fer, s'il n'avait pas été perdu, avec de grandes tenailles (tricoises). Puis il fallait parer le sabot en enlevant au tranchoir ("rogne pied") la vielle corne abîmée par le fer ou les anciens clous. Ensuite le nouveau fer était choisi, chauffé pour en adapter exactement la forme, et appliqué sur le sabot. Enfin l'opération se terminait par la pose de nouveaux clous, la finition du rognage de la corne à la râpe et l'application d'un vernis noir sur le pourtour.
Le maréchal-ferrant pouvait aussi apporter des soins au pelage, à la crinière et à la queue des animaux, il s'intéressait aussi à leur santé et pouvait signaler quelques défauts d'âge ou signes de maladie.
Le dernier maréchal-ferrant à Ondres a dû cesser son activité dans les années 1950-1960, le nombre de chevaux, ânes et mulets ayant très sensiblement diminué.
Le ferreur de boeufs:
Presque toutes les fermes de la commune possédaient une paire de boeufs ou de vaches de travail, parfois même deux ou trois si l'exploitant avait aussi une activité de charroi.
Si les bêtes qui travaillaient dans les champs n'avaient pas besoin de protection sous leurs sabots, celles qui effectuaient des transports sur les routes empierrées devaient être ferrées comme les chevaux.
Le ferrage des boeufs était réalisé par un charron, également spécialiste de la fabrication et de la réparation des charrettes, roues et outils agraires. Les fers, différents de ceux des chevaux, étaient forgés spécialement pour leur donner la forme adaptée au pied des boeufs.
La pose des fers était elle aussi différente, l'animal ne pouvant pas être maintenu en équilibre sur trois membres. On utilisait un portique couvert comportant de larges sangles actionnées par un treuil, que l'on passait sous le boeuf pour le soulever. L'artisan préparait les ongles et appliquait les fers après les avoir ajustés à la forge. A Ondres le portique était situé én face de l'actuelle place du marché.
L'activité de ferreur de boeufs cessa à Ondres vers 1945.