Renée HILLAIRE de CHANTERENNE est née "Renée, Elisabeth, Madeleine HILLAIRE de la ROCHETTE", à ONDRES, le 19 avril 1762.

Son père, Robert-Alexandre HILLAIRE de la ROCHETTE était armateur. Il fut Trésorier général du gouvernement français à QUEBEC. Il avait épousé Mademoiselle Marianne LEVASSEUR, fille d'un inspecteur des bois et forêts du CANADA, alors possession française. Ils ont un garçon et quatre filles, dont Renée.

Renée HILLAIRE de la ROCHETTE épousa le 6 décembre 1794, à PARIS, Jean Joseph Louis de CHANTERENNE. jeune veuf demeurant à SAINT-GERMAIN-SOUS-COUILLY. Le mariage eut lieu en secret, la nuit, célébré par un prêtre réfractaire.

Trois jours après la mort de LOUIS XVII, par un arrêté du 25 prairial An II, (13 juin 1795) les gouvernants décidèrent qu'une femme serait placée auprès de la fille de Louis CAPET pour lui servir de compagne.
Plusieurs candidates se proposèrent, dont Renée de la ROCHETTE, qui fut retenue. Ce choix fut fait sans doute en raison de l'excellence des références fournies ou connues, mais aussi en compensation d'une créance incomplètement payée à son père.
Elle prit son service le 15 juin 1795 auprès de la fille aînée de LOUIS XVI, Madame Royale. L'accord entre les deux femmes fut idéal et Renée de la ROCHETTE apporta le réconfort dont l'orpheline avait grandement besoin dans son isolement.
Ceci dura jusqu'au I8 décembre 1795. Selon une décision du Directoire, en effet, au terme d'une longue négociation avec l'Empereur d'AUTRICHE, un échange est organisé, qui permettra à Madame Royale de rejoindre la cour de VIENNE. En contrepartie, des prisonniers français seront libérés.

Madame de CHANTERENNE. ne fut pas autorisée à suivre Madame Royale à VIENNE.
Celle-ci eut un grand chagrin de devoir quitter Renée, sa petite Rénette comme elle l'appelait affectueusement, dont elle aurait voulu ne jamais se séparer. Au moment du départ elle lui remit, comme souvenirs, quelques bibelots ou objets ayant appartenu au Roi, son père ou au Dauphin, et lui communiqua, en cours de route, ses impressions de voyage vers VIENNE.

Un fils naquit chez les CHANTERENNE le 7 avril 1797: Hillaire Louis, plus tard prénommé Charles, mais Monsieur de CHANTERENNE se retira à la campagne en 1798, chez la fille qu'il avait eu de son premier mariage.
Par ailleurs Renée de CHANTERENNE est restée en relation avec la Duchesse d'ORLEANS, Louise-Adélaïde épouse de Philippe EGALITE.

Sa situation est difficile. Elle accepte d'être lectrice de Madame LAETITIA , puis dame d'honneur de la Princesse MURAT, reine des DEUX-SICILES, jusqu'au retour des Bourbons en 1814. Elle vit à Paris sous la Restauration, puis se retire à la campagne à ABLIS.
En 183O, Madame Royale, devenue Duchesse d'ANGOULEME à son retour de Vienne, doit quitter la France pour suivre son mari, dans le sillage de CHARLES X, et elle rejoint l'Angleterre. Renée de CHANTERENNE perd ses pensions.
Son fils Charles entre au service de LOUIS-PHILIPPE 1er et épouse Mademoiselle de COLLEVILLE.
A partir de 1836, Madame de CHANTERENNE suit son fils dans diverses garnisons et s'éteint à GRENOBLE en 1838, âgée de 76 ans. Sans doute ne revint-elle jamais à ONDRES.

Une rue du quartier Bouyères à Ondres porte son nom.

Frise